Adama Soro est le nouveau président de la Chambre des mines du Burkina depuis le 25 juin 2021. A 46 ans, il a un parcours professionnel inspirant pour la jeunesse burkinabè voire africaine. Portrait !

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Cet adage populaire colle bien à la situation de Adama Soro. A 46 ans, ce jeune burkinabè débordant d’énergie et de compétences vient d’être élu à l’unanimité président de la Chambre des mines du Burkina (CMB). A peine installé dans ses nouvelles fonctions, M. Soro ne cache pas ses grandes ambitions pour le secteur minier burkinabè. Il rêve d’en faire un acteur majeur du développement économique et social du pays des hommes intègres. Et cela passe par trois verbes d’actions : redynamiser, repositionner la CMB et renforcer sa collaboration avec l’Etat et ses démembrements, se convainc-t-il.

Mais son accession à la tête de la faitière du secteur minier burkinabè n’est pas un fait du hasard. Elle est la suite logique d’une riche carrière professionnelle de 18 bonnes années dans les domaines de la diplomatie et du secteur privé national et international, notamment minier. Déjà en 2016, il est membre de la CMB au sein de laquelle il a présidé la commission responsabilité sociale des entreprises (RSE) et communication.

Adama Soro débute sa carrière professionnelle en 2003 comme analyste commercial et financier à la BRAKINA, avant de se retrouver l’année suivante à la mission économique l’Ambassade de France à Ouagadougou en tant que conseiller technique en charge du Club des hommes d’affaires franco-burkinabè, jusqu’en 2008.

Sa rencontre avec le secteur minier commence à l’ambassade du Canada, où il fut délégué commercial de 2009 à 2015, couvrant le Burkina Faso, le Bénin et le Niger. A ce poste, il a facilité le processus d’octroi de permis à de nombreuses entreprises minières canadiennes.

Vice-Président du groupe Endeavour Mining

Il a notamment joué un rôle dans la signature du premier Accord de promotion et de protection des investissements étrangers (APIE) en 2015 entre le Burkina Faso et le Canada.

Après son passage dans les milieux diplomatiques français et canadien et à l’agence française IZF (investir en zone franc), le président Soro entame véritablement sa carrière dans les mines à la société minière IAMGOLD Essakane SA. En 2015-2017, il y occupe le poste de Surintendant chargé des Affaires Corporatives. A ce niveau de responsabilité, cet expert en RSE est à l’initiative du financement de plusieurs projets de développement local par sa société minière, indique son ancien collègue et prédécesseur à la présidence de la CMB, Tidiane Barry.

Par la suite, comme une fusée, le natif de Korhogo va gravir très rapidement les marches de sa carrière dans le monde minier. En Janvier 2018, il est directeur pays du groupe Endeavour Mining, 10e producteur d’or au monde et premier en Afrique de l’ouest. Propriétaire de sept mines dans le monde, dont cinq au Burkina Faso (Houndé, Mana, Boungou, Karma et Wahgnion), ce puissant groupe minier emploie directement plus de 3 400 travailleurs au pays des hommes intègres.

Au fil du temps, M. Soro gagne davantage la confiance de sa hiérarchie. Depuis janvier 2021, il est promu vice-président chargé des affaires publiques du groupe Endeavour Mining pour le Burkina Faso.

Ce parcours du président Soro, fait suite un cursus universitaire qui l’a conduit d’Abidjan à Ottawa, en passant par Ouagadougou et Kingston (Canada), où il obtient successivement un Diplôme universitaire d’enseignement scientifique (DUES) spécialité mathématiques spéciales et supérieures, une maîtrise en administration des affaires et sciences de gestion et une certification en Global Learning Initiative for International Trade.

L’exemple vivant de l’intégration entre les deux peuples

Mais quel est le secret d’une si dense et brillante carrière ? « C’est d’abord l’abnégation et la foi en soi. Je suis issu d’une famille modestie, mais sans fausse modeste, j’ai toujours cru en moi, en mes capacités, tout en ayant conscience de mes faiblesses et en travaillant à les affronter, à les transformer en atouts », retorque sans ambages celui qui rêvait d’une carrière de pilote de chasse, après son BAC E au lycée de Bouaké.

A la jeunesse africaine, il fait savoir que tout succès repose sur le triptyque « confiance en soi-travail-engagement ». Il invite donc les jeunes à s’approprier ce paradigme et à se départir de la posture accusatrice des autres comme source de leurs malheurs !

Cet ancien étudiant de l’Université Joseph Ki-Zerbo et de Cocody, est marié et père de trois enfants. Ivoirien de naissance et Burkinabè par adoption et par alliance, il se définit comme l’exemple vivant de l’intégration entre les peuples des deux pays, liés par la politique, l’histoire et l’économie, mais pas seulement.

« Cela n’est pas souvent connu, outre les secteurs traditionnels comme l’agriculture, l’élevage, le Burkina Faso et la Côte-D’Ivoire sont géologiquement liés. A eux deux, ils représentent 60% du couvert géologique aurifère (de la ceinture de roches vertes Birimienne) de la sous-région », fait savoir l’ancien étudiant de Zogona. Il émet le vœu que les autorités ivoirienne et burkinabè poursuivent leurs efforts de préservation de la paix et de la sécurité, sans lesquelles il n’y a point de développement. « Les plateformes de coopération comme le TAC doivent créer de nouvelles synergies entre nos deux Etats au niveau du secteur minier, notamment en termes de collaboration et de partages d’expériences entre la CMB et le groupement professionnels des miniers de la RCI », souhaite-t-il.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Source https://www.sidwaya.info

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