- «Le ciel est mon bureau»
- Objectif : devenir commandante de bord
Dans le cockpit du CESSNA, l’avion de la mine d’Essakane de 10 places, on retrouve une femme. Elle s’appelle Amira Konaté. Elle a prouvé qu’il est possible pour une femme de se faire une place dans un univers très masculin.Petite, elle rêvait d’être aux manettes d’un avion, de voyager et de découvrir de nouvelles cultures. Cette originaire de Bobo-Dioulasso a décroché son brevet de pilote à l’âge de 21 ans. Elle est arrivée chez IAMGOLD Essakane SA en décembre 2017. Amira fait bouger les lignes dans ce métier, parce qu’elle est une des rares femmes burkinabè à pouvoir être aux commandes d’un aéronef.
Comment vit-elle sa passion?
«Quand on vole, on ressent la sensation de liberté. Rares sont ceux qui peuvent dire que le ciel est leur bureau! La vue est magnifique, et quand la météo est bonne, c’est vraiment très agréable», raconte-t-elle.
Piquée par le virus de l’aéronautique depuis l’enfance, Amira n’avait d’autre objectif que de devenir pilote et d’en faire son métier. Pour parvenir à son but, elle aborde d’abord une filière de mathématiques en décrochant un BAC S au lycée. Elle entre ensuite dans une école d’aviation au Canada.
«Après ma formation de pilotage, j’ai débuté avec Air Burkina pour un stage aux opérations. Ensuite, j’ai travaillé à l’aéroport de Montréal en tant qu’agent service passagers pour Air Inuit, Air Transat et d’autres compagnies, et ensuite je suis venue ici à Essakane», précise-t-elle.
Un parcours fascinant pour une jeune fille de 24 ans, et qui excelle dans l’aviation avec 20 vols par mois entre Ouaga et le site minier d’Essakane. Ses collègues de la mine d’Essakane, qui sont aussi ses passagers, trouvaient «inhabituel, mais sympa» d’avoir une dame aux commandes. En moins d’une année, Amira est devenue une icône, et tous sont enthousiastes d’embarquer sur le vol de la «Femme oiseau» qui fend l’harmatan et les orages du Sahel.
Amira aimerait poursuivre et faire évoluer sa carrière. Son prochain objectif est de devenir commandante de bord pour susciter une vocation chez les jeunes filles. «Il faut avoir de la persévérance et ne jamais abandonner son rêve! Etre pilote n’est pas plus compliqué quand on est une femme. Plus dure est la tâche, meilleure est la récompense», souligne-t-elle.
Source: L’Economiste du Faso N°276 du 3 décembre 2018