Du 21 au 23 février 2018, la Chambre des Mines du Burkina, faitière des sociétés minières au Burkina Faso, a organisé un atelier de renforcement des capacités des élus locaux des zones minières, à Bobo-Dioulasso. L’objectif de cette session de formation était de doter les élus locaux de connaissances suffisantes sur ce secteur afin de leur permettre de mieux apprécier la contribution des mines au développement socio-économique des communes minières.
Le Burkina Faso est aujourd’hui reconnu comme un pays à fortes potentialités minières. Selon les chiffres du ministère en charge des mines et des carrières, plus de 45 tonnes d’or ont été produites en 2017 par les 12 mines industrielles opérant sur le territoire national. Ces dix dernières années, la contribution des mines au budget national est estimée à plus de 1000 milliards de F CFA. Plus de 8000 personnes travaillent dans les mines et plus de 26 000 autres personnes bénéficient des emplois indirects générés par les sous-traitants aux mines. Lamourdia THIOMBIANO, directeur de cabinet du ministère des mines et des carrières, représentant le ministre à cet effet, a indiqué dans le discours d’ouverture, que cette activité minière a un impact sur près d’une trentaine de communes d’où la nécessité pour les élus locaux de s’imprégner des réalités de ce secteur. « La décentralisation consacre le droit des collectivités territoriales à s’administrer librement et à gérer des affaires propres en vue de promouvoir le développement à la base et de renforcer la gouvernance locale. Même si le secteur minier ne fait pas partie des compétences transférées, les questions et les problématiques nées de l’exploitation minière sont gérées au quotidien par les premiers responsables des communes et des régions. » A-t-il déclaré. Toussaint BAMOUNI, directeur exécutif de la Chambre des Mines, a d’ailleurs révélé que pour minimiser ces difficultés liées à l’exploitation minière, il est important d’instaurer un climat de confiance entre les différentes parties prenantes. C’est pour cette raison que la rencontre de Bobo-Dioulasso a été aussi l’occasion de mettre en place un cadre de concertation entre la Chambre des Mines et les communes minières du Burkina. Les parties prenantes de ce cadre ont tous convenu de la nécessité de sa mise en place pour non seulement dessiner ses contours juridiques mais aussi établir un partenariat gagnant-gagnant entre les sociétés minières et les communautés concernées. Selon Lamourdia THIOMBIANO, ce cadre de concertation est une excellente trouvaille qui va permettre d’aplanir les incompréhensions entre les mines et les collectivités territoriales. Il a aussi rappelé que le ministère en charge des mines et des carrières souhaite que ce cadre souhaite soit un lieu de propositions et d’actions fortes pour une bonne cohabitation entre les différentes entités en présence.
A cet atelier, les échanges ont porté sur des thèmes variés mais tous en lien avec le rôle des élus locaux dans ce secteur peu connu des populations. Les experts ont présenté des exposés sur le cycle de vie d’un projet minier, l’historique du secteur minier au Burkina, la fiscalité minière, la situation de l’orpaillage, la gestion environnementale dans les mines, la gestion et la prévention des conflits en zones minières, la gestion holistique : un exemple d’approche de développement. Ces exposés ont donné lieu à des débats parfois houleux mais qui dénotent des réalités de l’exploitation minières au Burkina Faso. La gestion environnementale a été l’une des questions qui a le plus intéressée les élus locaux.
Le maire de Boussoukoula a demandé que les miniers aillent toujours vers les collectivités pour leur donner la bonne information afin d’éviter les incompréhensions.
Prévue pour la journée du 23, la visite de la mine à Houndé n’a pas été effective, mais la plupart des attentes des participants ont été comblées.
Cette session qui a eu pour cible les élus locaux se tient à la suite de celle des journalistes, des inspecteurs de travail, des membres des centrales syndicales, des agents des impôts, de la douane et de la comptabilité publique et récemment des parlementaires.