zoom_mine.pngComment se fait la production de l’or sur un site minier ? C’est sur cette thématique qu’a portée le quatrième numéro de l’émission Zoom mine. Maïmouna Guembré, ingénieure métallurgiste était l’invitée de ce numéro.
« Quand une mine accouche d’un lingot » c’est le titre bien évocateur du magazine de 26 mn du quatrième numéro de l’émission Zoom mine. Sortir l’or sous forme de lingots est la mission des sociétés minières industrielles en exploitation. Cependant le processus d’extraction de ce métal précieux est loin d’être simple. Le magazine de ce numéro de Zoom mine nous permet de mieux comprendre tout le processus suivi afin d’obtenir le lingot d’or. Il comprend deux grandes étapes.
La première consiste en l’extraction du minerai et la seconde le traitement. Pour ce qui est de l’extraction, les sociétés ont le choix entre deux techniques, l’extraction souterraine ou l’extraction à ciel ouvert. Au Burkina Faso, toutes les mines d’or sont à ciel ouvert.
En première ligne de l’extraction se trouve le géologue. C’est ce dernier qui détermine et planifie les actions à mener pour prélever le minerai. Il est accompagné dans cette tâche par les topographes, les dynamiteurs, les excavateurs, etc. Chacun apportant son expertise pour accéder à la zone minéralisée. Le minerai ainsi obtenu est convoyé pour la seconde phase, à savoir le traitement. Là, un autre processus est enclenché. Celui-ci débute par le concassage et le broyage du minerai. Cette opération consiste à rendre fin le minerai, broyer la roche et à le mélanger à du ciment et du cyanure. Le minerai ainsi obtenu est conduit dans un lieu de stockage aménagé à cet effet. Cette manœuvre met fin à la première étape communément appelé étape sèche. L’autre étape est l’étape humide. A ce niveau, les sociétés minières au Burkina Faso choisissent entre deux techniques de traitement pour obtenir de l’or: la lixiviation en tas et la lixiviation en cuve. Dans le premier cas, le minerai est arrosé avec une solution cyanurée, cette dernière contenant de l’or est récupérée et l’on procède à l’élution. L’élution est la manœuvre d’absorption de l’or de la solution qui avait été obtenue. Elle se fait à travers une fixation avec le carbone. La manœuvre est répétée plusieurs fois pour extraire le maximum d’or. La dernière étape consiste en la coulée des lingots. Elle se fait à une température de 1060°.
Les précautions sont prises à tous les niveaux du processus
La lixiviation en cuve est la technique de traitement du minerai la plus courante au Burkina. Dans ce procédé, le minerai est après l’étape de concassage et de broyage conduit dans des cuves où l’or sur la base de produit chimique est chargé sur du charbon. Cette nouvelle solution est acheminée vers d’autres cuves pour l’élution et ensuite la coulée. Quelque soit la procédure utilisée par la société minière, les lingots obtenus sont pesées en présence des agents de sécurité de la mine, des services de la douane, du transitaire et des représentants du ministère en charge des mines. Les lingots sont matérialisés par des coordonnés avant d’être expédiés.
Sur le plateau de l’émission, Mme Guembré, ingénieure Métallurgiste donne des précisions sur l’exploitation souterraine et l’exploitation à ciel ouvert. Selon elle, le choix entre ces deux procédés est d’abord financier. Le premier est plus onéreux que le second. Cependant il peut arriver que le choix se fasse sur la base de la profondeur et de la teneur du gisement.
De même, la lixiviation en cuve est une technique de traitement plus couteux que la lixiviation en tas mais permet d’extraire le maximum d’or du minerai. Le cyanure étant le produit chimique le plus utilisé dans l’extraction de l’or, Maïmouna Guembré rassure que toutes les mesures de protections de l’environnement sont prises. Il en est de même pour l’usage des explosifs pour décaper et accéder au minerai. Son importation, sa gestion et son utilisation est réglementé par la loi, et les sociétés minières organisent et observent des mesures de sécurité. Pour cela des plans de tirs sont bien déterminés et communiqués à l’avance.
Actualité du mois
L’invitée, commentant les tournées de présentation du rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, félicite les acteurs du secteur minier pour les efforts consentis dans la gestion transparente des ressources minières.
En tant que vice présidente de l’Association des Femmes du secteur minier du Burkina, Mme Guembré apprécie positivement la tenue de l’atelier de concertation des femmes du secteur minier des Etats membres de l’UEMOA et invite les femmes du secteur à s’engager encore plus.

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