presidium-2.jpg La Chambre des mines du Burkina (CMB) a, en collaboration avec la société IAMGOLD Essakane SA, organisé une journée de réflexion sur la place des femmes dans le secteur minier au Burkina Faso. Venues des différentes sociétés minières, les femmes ont fait l’état des lieux de la représentativité des femmes sur les sites miniers, les difficultés que la gente féminine rencontre, non sans proposer des solutions pour la résolution de ces difficultés. Les activités, constituées d’exposés, de travaux en ateliers, ont eu lieu dans les locaux de la Chambre des mines du Burkina, le 6 mars 2014. L’activité était placée sous la présidence du ministère des Mines et de l’Energie.

Le secteur minier est non seulement un grand pourvoyeur d’emplois, directs comme indirects, mais aussi, un domaine qui attise des convoitises en termes d’emploi. A l’heure où la question de l’égalité homme-femme est d’actualité dans les discours et orientations politiques, l’on s’en voudrait de ne pas s’interroger sur la représentativité et la place de la gente féminine dans les sociétés minières au Burkina Faso. Prenant le taureau par les cornes, la société minière IAMGOLD Essakane SA en collaboration avec la Chambre des mines a lancé le débat le 6 mars 2014. Une manière pour elles de célébrer le 8 mars.

Plutôt que de verser dans les festivités, la réflexion était à l’ordre du jour. Quel est le pourcentage d’employabilité des femmes dans le secteur minier ? Quelles sont les principales contraintes pour l’accès aux emplois dans le secteur minier ? Quelles sont les principales pesanteurs socioculturelles qui freinent l’accès des femmes dans le secteur minier ? Quelles sont les principales contraintes des femmes pour concilier le travail minier et la vie de famille ? Aucune problématique n’a été occultée. Prenant la parole à l’ouverture des travaux, le représentant du ministre des Mines et de l’Energie, Félix Coulibaly, a salué à sa juste valeur cette vision des organisateurs. « Cette action de plaidoyer que vous entreprenez pour stimuler et soutenir la contribution des femmes dans le secteur minier est à saluer et à encourager », a-t-il affirmé. Pour la Chambre des mines du Burkina, représentée par Inna GUENDA SEGUEDA, cette activité va en droite ligne des objectifs que s’est fixée la CMB, dans lesquels la promotion des femmes occupe une place primordiale. « Cette activité, a-t-elle dit, première du genre et certainement pas la dernière, vise à amener les sociétés minières à valoriser les compétences féminines et améliorer l’employabilité des femmes dans ce secteur ».
Même motivation de la part du coorganisateur, Essakane représenté par Judith Meilleur directrice des ressources humaines. « Essakane SA fait de la question du genre une préoccupation. Déjà nous avons pris des mesures pour plus de représentativité des femmes dans des postes qualifiés. Nous voulons inviter les autres à en faire autant ».dscf3005.jpg
Dans le décryptage du thème de la journée : « La place des femmes dans le secteur minier », on retiendra que les femmes, et ce n’est pas un secret, sont très faiblement représentées dans le travail minier. Les statistiques, quoi que partielles révèlent un effectif qui varie entre 3 et 15%. Dans la société Nantou Mining, on a 16 femmes sur un effectif total de 267 employés. Dans la société IAMGOLD ESSAKANE, avec un effectif de 2252 employés, on compte 230 femmes. A Kalsaka Mining, on a 35 femmes sur 260 employés. A SOMITA Mining, on note 24 femmes sur 761 employés. Face à une représentativité aussi faible, les femmes venues nombreuses pour l’occasion ont d’abord cherché à trouver la racine du mal. Ainsi, ce faible taux serait dû à certaines spécificités du travail minier. La technicité et la spécialisation des emplois nécessitant l’embauche d’ouvriers qualifiés comptent parmi les causes de cette représentativité. L’éloignement des sites d’exploitation, la condition de femme dans un environnement majoritairement masculin, la persistance des pesanteurs socioculturelles militent tous, pour ce faible taux. Les participantes ont, face à ces causes, fait des recommandations à l’endroit des sociétés minières, du ministère des Mines et de l’Energie, du ministère en charge de la formation professionnelle et de l’enseignement secondaire et et supérieurs ( MESS), et également à l’endroit de la Chambre des mines du Burkina ( CMB).
A l’endroit des sociétés minières :
• Favoriser l’employabilité des femmes ;
• Encourager des stages dans les domaines non traditionnels ;
• Octroyer des bourses de formation sur les plans national et international aux femmes ;
• Mettre en œuvre des politiques de rétention des femmes dans leur emploi ;
• Organiser des journées portes ouvertes / Visite sur le site des conjoints des femmes pour s’imprégner des réalités
• Sensibilisation des cadres à la condition de vie de la femme
• Faire un film sur la vie des femmes dans les mines

Mesure d’accompagnement pour les grossesses
 Hébergement, villa, crèches
 Renforcement des structures sociales
 Séparation de lieux de travail et base de vie
 Prolongement du congé de maternité – Et congé d’allaitement
 Assignation temporaire lors de grossesse

A la fin de la cérémonie nous avons approché quelques femmes pour avoir leur point de vue veuillez accédez en cliquant ici

Ousmane Tiendrebeogo & Sah Daouda

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