Le Ministre des mines et des carrières, Oumarou Idani, a procédé, ce jeudi 22 février 2018 à Ouagadougou, à la signature de conventions avec quatre sociétés minières dont trois sans l’exploitation de l’or et une dans le calcaire à ciment. Les recettes attendues pour le budget de l’Etat sont de plus de 64 milliards de francs CFA.

La règlementation est claire. Tout permis d’exploitation industrielle de mines est assorti d’une convention minière entre l’Etat et l’investisseur. C’est donc pour sacrifier à ce rituel que le ministre des mines et des carrières, Idani Oumarou, et les représentants de quatre sociétés minières se sont réunis, ce jeudi soir, pour la signature desdites conventions. Il s’agit des sociétés Bouéré Dohoun SA, filiale du groupe Endeavour Mining, de Nordgold Yéou, filiale du groupe Nordgold, de Nétiana Mining, filiale du groupe Avesoro et de Sahelian Mining SA, créée par Diamond Cement Burkina SA

10 tonnes d’or attendues

Sur les quatre sociétés, trois exploiteront de l’or. Le cout d’investissement des celles-ci s’élèvent à plus de 47 milliards de francs CFA. La production totale attendue est de dix tonnes avec 6,3 tonnes pour Bouéré Dohoun dans la province du Tuy, 1,5 tonne pour Yéou dans la commune de Bouroum dans le Namentenga et 2,3 tonnes d’or pour Nétiama Mining dans la commune de Guiaro dans le Nahouri. Selon le ministre Idani, les recettes attendues pour le budget de l’Etat remontent à plus de 38 milliards de F CFA et celles attendues pour alimenter le Fonds minier de développement local sont de l’ordre de 800 millions de francs CFA. Les trois projets contribueront à créer au moins 2 000 emplois directs et indirects.

Le calcaire de Sahelian

Au Burkina, il n’y a pas que l’or. Il y a aussi le calcaire que la société Sahelian Mining SA veut exploiter pour la fabrication du clinker nécessaire dans la production du ciment. Le coût d’investissement du projet s’élève à plus de quatre milliards de F CFA. Si la production attendue est de 20 millions de tonnes avec une production moyenne de 600 000 tonnes de clinker par an, le chiffre d’affaires total, selon le ministre, sera de plus de 83 milliards de francs CFA et les recettes attendues à ce niveau pour le budget de l’Etat sont de l’ordre de 26 milliards de francs CFA. Quant au Fonds minier de développement local, il recevra chaque année plus de 41 millions de francs CFA. Quid des emplois ? Selon Hippolyte Guinguéré, directeur commercial de Diamond cement Burkina Sa, l’exploitation du calcaire à ciment de Tin-Dioulof dans le Sahel va créer 400 emplois directs et plus de 1000 emplois indirects.

Selon Hippolyte Guinguéré, directeur commercial de Diamond Cement Burkina Sa (au milieu), l’exploitation du calcaire va créer 400 emplois directs
« A tout point de vue, ces projets présentent des avantages extrêmement importants pour le Burkina Faso », a laissé entendre le ministre des mines et des carrières avant d’indiquer que la production de l’or est passée de 38,2 tonnes en 2016 à 45,6 tonnes en 2017. Une note de satisfaction pour Oumarou Idani et ses collaborateurs qui n’ont pas manqué de noter que le Burkina Faso est le 2e pays le plus dynamique en Afrique, après le Congo, vu sous l’angle des investissements dans la recherche. Ces investissements, à les en croire sont de l’ordre de 100 millions de dollars américains.

En rappel, le secteur minier a connu un boom ces dernières années au Burkina Faso, 5e pays producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali et la Tanzanie. D’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, le pays est passé à 36,5 tonnes d’or exportées en 2015.

Encadré : Brève présentation des sociétés minières
1. Société Bouéré-Dohoun SA : le permis d’exploitation couvre une superficie de 5,37 km2. La durée d’exploitation est de 5 ans. Le traitement du minerai se fera par Houndé Gold Opération SA, filiale du Groupe Endeavour Mining au Burkina. Le coût total du projet est estimé à 20 milliards de francs CFA ;
2. Société Nordgold Yéou : filiale du groupe Nordgold, propriétaire des mines d’or de Taparko et de Bissa. Le début de l’exploitation du gisement est prévu pour octobre 2018 et la durée de vie de la mine est de trois ans. Nordgold est le quinzième producteur d’or au monde et exploite neuf mines dont trois au Burkina Faso ;
3. Société Nétiana Mining : filiale du groupe Avesoro, propriétaire de la mine d’or de Youga. Elle exploitera les gisements aurifères de Balogo dont la réserve est estimée de 2,7 tonnes d’or avec une teneur de 8,85 grammes par tonnes. D’une durée de vie de 42 mois, elle va créer plus de 200 emplois directs et indirects. Elle va également augmenter la durée de vie de la mine de Youga de 14 mois afin de sauvegarder 500 emplois directs.
4. Société Sahelian Mining SA : créée par Diamond Cement Burkina SA, elle va permettre d’exploiter le calcaire à ciment de Tin-Dioulof dans les communes de Tin-Akoff et de Gorom-Gorom. Avec ce projet, le coût du ciment sera réduit de 10%.

Associat Post

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