DSC01272_copie.jpgLa Chambre des Mines du Burkina (CMB) a reçu à son siège la visite du réseau des parlementaires burkinabè pour la bonne gouvernance dans les exploitations minières (RPBGEM) le vendredi 12 juillet 2013. Ce fut une rencontre de courtoisie et de présentation mutuelle.
Le réseau des parlementaires est né le 30 mai 2013 pour non seulement faire écho au rôle et à l’importance croissants du secteur minier dans le développement socio-économique de notre pays mais aussi, cerner les effets pervers de l’exploitation industrielle et artisanale sur les plans environnemental, social, éducationnel, etc. C‘est dans l’objectif d’identifier et d’approcher les acteurs à la fois techniques et institutionnels qu’ils ont initié cette visite.DSC01268_copie.jpg Pour une rencontre d’échange et d’information c’en était vraiment une. Durant trois heures d’horloge, les parlementaires se sont imprégnés des réalités du secteur minier burkinabè. Sans détour la Chambre des Mines a mis à nue les difficultés auxquelles sont confrontées les sociétés minières au Burkina Faso. C’est ainsi qu’il est ressortit qu’avec la baisse du cours mondial de l’once d’or aujourd’hui, les sociétés sont en difficulté. Ce qui a valu la rédaction d’une note de conjoncture qui a été adressée au ministre en charge des mines.
Selon M. Elie Justin Ouédraogo, président de la Chambre des mines du Burkina, en moins d’un an, le cours de l’or a perdu 36% de sa valeur. Il va plus loin en expliquant les effets néfastes de la crise au Mali sur les activités minières dans notre pays notamment la baisse des actions. Avec force détail, il a indiqué qu’en 2010 et 2011 l’action de SEMAFO était à 9 dollars et celle de IAMGOLD Essakane à 14 dollars. Mais aujourd’hui elles sont respectivement à 1,25 et 4,5 dollars. Il a poursuivi en expliquant cela par le fait que le secteur soit régi exclusivement par l’investissement privé direct avec des sociétés représentées en bourse à l’étranger. Pour lui, ces investisseurs « n’étant pas des philanthropes », ils préfèrent mettre leur argent ailleurs que de le placer dans un secteur incertain. Au dire toujours de M. Ouédraogo, la situation est telle que ces sociétés sont obligées, aujourd’hui, d’abandonner le social, voire la recherche, pour faire face aux dépenses qui, elles, ne chutent pas. Or, explique-t-il, la recherche est la branche de la dynamique de la mine. Autres contraintes également évoquées, ce sont entre autres, le problème du coût élevé de la production de l’once d’or au Burkina Faso du fait de l’enclavement du pays, du surcoût de l’énergie et la faible teneur des gisements. Cependant, on retient que les facteurs attractifs pour ces investisseurs au Burkina Faso sont la sécurité ou la stabilité et le code minier. Monsieur Ouédraogo s’inquiète des effets négatifs de la relecture du code en cours car si la révision venait à faire couper les investissements, c’est toute la société burkinabè qui prendrait un coup, car nul n’ignore qu’au Burkina un seul salaire nourrit pas moins de dix personnes. Et de rappeler que le secteur minier a contribué pour plus de 190 milliards de francs CFA dans le budget de 2012 de l’Etat. Pour ne rien oublier, il a touché du doigt l’importance des effets d’entraînement qu’occasionne le secteur minier.

A l’issue de ces discussions, ce sont des parlementaires satisfaits d’avoir eu ces échanges qui leur ont permis d’avoir une idée claire sur le secteur. Mais c’est également, des parlementaires désormais remplis d’interrogations car visiblement, il y a un hiatus entre ce qu’ils avaient à l’idée et ce qu’ils ont entendu. Pour l’honorable Rasmané Ouédraogo, coordonnateur du réseau, ils sortent très édifiés de cette rencontre au regard de ce qu’ils ont appris. Il a même souhaité que l’ensemble des parlementaires fussent présents pour avoir les informations et données qui leur permettraient d’émettre des avis motivés et avisés. Il attend de la Chambre des Mines du Burkina des partages mutuels d’informations, la participation mutuelle à des activités que chaque partie viendrait à organiser. Initier des activités communes pour informer largement le public et les parlementaires sur les réalités d’un secteur que les gens condamnent sans connaître. Le président de la Chambre des Mines du Burkina est lui également satisfait de l’initiative des parlementaires qui leur a permis de pouvoir expliquer les spécificités du secteur minier qui est jeune et émergent mais qui connaît également des difficultés.

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Adama Zongo & Sah Daouda

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