• Faute de moyen, le charbon fin de Poura erre dans la nature
  • La situation sécuritaire affecte le secteur minier
  • AJM-BF a fait un taux de réalisation de 98%

C’est devenu une tradition de se présenter les vœux les meilleurs à chaque début d’année entre les deux partenaires traditionnels que sont la Chambre des mines du Burkina Faso (CMB) et l’Action des journalistes sur les mines au Burkina Faso (AJM-BF). Celle de 2019 dont les vœux ont porté sur la santé, réussite personnelle et professionnelle et stabilité du pays a eu lieu le 18 janvier 2018 dans les locaux de la CMB à Ouagadougou. Comme il fallait s’y attendre, la dernière actualité brûlante minière au Burkina Faso survenue en début décembre 2018, avec cette saisie de charbon fin de la mine Essakane par la Brigade nationale anti- fraude de l’or (BNAF) le 30 décembre 2018 sur ordre du Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou a occupé une place de choix dans cette cérémonie. C’est ainsi qu’un coin de voile a été levé sur cette affaire dont la chronologie a été relayée dans le numéro 282 de L’Economiste du Faso. En rappel, ce sont au total 32 containers représentant 495  tonnes de charbon fin contenant 304,273 kg d’or et 135,891 kg d’argent. Du reste, qui mieux que l’actuel président de la CMB, Tidiane Barry (ancien directeur des affaires corporatives et ancien Directeur général adjoint de la société minière Essakane), et le secrétaire à la formation de la CMB, Cyrille Kabré (ancien directeur de la mine de Poura), pour donner les tenants et les aboutissants de cette affaire aux journalistes. D’entrée, Tidiane Barry a salué l’esprit de responsabilité des médias burkinabè dans le traitement de l’information de cette affaire. Quant au géologue Kabré, la technique qui consiste à incinérer le charbon fin afin d’extraire l’or qui s’y trouve n’est pas en soi une technique nouvelle mais existe depuis l’apparition de la métallurgie dans le secteur minier. Il souligne que cette technique requiert, certes, de la technicité mais surtout de gros moyens financiers de la part de la société. Et c’est à défaut de cela que la mine de Poura stockait son charbon fin dans des barriques qui se trouveraient aujourd’hui encore à la mine ou dans la nature. Pour sa part, la procédure qu’entend utiliser Essakane pour extraire l’or et l’argent de son charbon fin à partir de sa fonderie au Canada est dans la continuité de ce qu’elle fait déjà sur le site.

Fonds minier de développement local sera une réalité

Concernant la question du Fonds minier de développement local qui découle de l’application du Code minier adopté en 2015, Tidiane Barry assure que : « Des mesures sont en train d’être prises pour prendre en compte la volonté de toutes les sociétés minières pour qu’elles participent effectivement au Fonds minier ». Le président de la CMB est revenu sur la situation sécuritaire dont les sociétés minières sont durablement affectées. Il a rappelé qu’en 2018,le secteur minier avait été victime d’attaques terroristes, d’insécurité et de banditisme. Le dernier acte des attaques terroristes est l’enlèvement par des individus non identifié set l’assassinat du géologue canadien, Kirk Woodman, de la société minière Progress Minerals le 16 janvier 2019, à Petoye Beiga, dans le Sahel. Une minute de silence a été observée en sa mémoire. Pour sa part, le président de l’AJM-BF, Elie Kaboré, s’est félicité des résultats satisfaisants engrangés au cours de l’année 2018, par l’association, soit un taux de réalisation de 98%. Parmi les activités menées, il cite la visite des sociétés minières, la formation sur l’’environnement et le développement durable, la production d’articles sur plusieurs thèmes, la participation à des rencontres nationales et internationales, etc. Certaines de ces activités ont été facilitées par la CMB, la société Essakane et le ministère des Mines. En 2019, le thème sous lequel seront menées les différentes activités selon Elie Kaboré est : « Intégration du secteur minier dans le tissu économique et social ».

Rachel DABIRE

 

Encadré 1

Tidiane Barry donne son point  de vue sur le charbon fin

« La mine décide soit de jeter quelque chose qui a de la valeur à la poubelle, soit de chercher à trouver une autre méthode pour tirer le maximum de profit de la valeur qui reste dans ce charbon. C’est même une question de responsabilité et j’espère que toutes les mines au Burkina Faso plutôt que d’avoir à jeter le charbon fin pourront en tirer un profit financier, sinon c’est du gaspillage. C’est ça la problématique du charbon fin », a martelé le président de la CMB, Tidiane Barry.

source: L’Economiste du Faso du 04 févier 2019

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