Au terme de deux ans de discussions, l’administration douanière et les sociétés minières à travers la chambre des mines sont parvenues à un protocole d’accord qui sera un référentiel de leur collaboration. La signature de cette convention, qui « définit désormais de façon claire et limpide les modalités d’un partenariat mutuellement avantageux » et permettant au deux parties de gagner en temps et en efficacité, a été faite à la Direction Générale des Douanes à Ouagadougou le 10 avril 2014.
Les cinq plus grandes sociétés minières en phase de production sont signataires de cet important accord : Essakane SA ;SOMITA ; SMB ; BMC ;SEMAFO. Chacune d’entre elles a marqué ainsi son engagement à respecter les termes de ce référentiel. Pour le vice-président de la Chambre des mines, Tidiane Barry, qui représentait aussi Essakane SA, cet accord est l’aboutissement d’une longue négociation entre les parties et va sans nul doute permettre d’avoir plus confiance aux mécanismes de contrôle tout en facilitant les procédures de dédouanement. « Concrètement, cela va se traduire par l’accompagnement dans les procédures d’expédition. Avant il fallait faire venir des équipes de Ouagadougou. Il s’agit aussi de faciliter les procédures pour l’acheminement des marchandises sur le site avec le dédouanement qui sera fait sur place ; ainsi on va gagner en temps et en efficacité », s’est-il félicité. Les bérets noirs étaient déjà certes sur le terrain mais les choses n’étaient pas aussi formalisées.
Selon le DG des Douanes Kuilbila Jean Sylvestre Sam, le secteur minier représente 10% des recettes de son institution et si on y ajoute celles des autres régies, on se rend bien compte de l’importance de ce secteur pour l’économie de notre pays. Son administration ne pouvait donc pas ne pas s’inscrire dans une dynamique d’accompagnement de ce secteur de sorte à lui permettre de jouer réellement le rôle qui est le sien dans le tissu économique du Burkina Faso. Le DG a fait remarquer que si malgré un contexte international morose les fondamentaux de notre économie tiennent le coup, comme le révèle le dernier rapport « Africa’s Pulse » de la Banque Mondiale publié lundi dernier et qui montre que le Burkina est parmi les pays à croissance solide, cela est du essentiellement à la hausse des investissements privés. C’est pourquoi le gouvernement a une volonté affichée de créer les conditions d’émergence d’entreprises citoyennes. « Si nous voulons que le flux de capitaux vers l’Afrique subsaharienne continu de croître, nous devons, entre autre, mettre en places des procédures douanières simplifiées et sécurisées pour la facilitation des activités d’importation et d’exportation de marchandises par les sociétés minières ainsi que la collecte effective des recettes douanières au profit du trésor public. Et c’est précisément un des objets du présent protocole d’accord », a soutenu le DG des Douanes avant de poursuivre : « Compte tenu du pouvoir économique du secteur minier dans notre pays nous avions une présence de fait sur les sites pour les accompagner dans leur activité en ayant aussi un droit de regard sur ce qui s’y passe en matière d’importation et d’exportation. Mais nous avons pensé encadrer notre collaboration avec un référentiel qui permet à chaque contractant de connaitre ses droits et ses obligations. Nous sommes heureux que les cinq sociétés minières en phase de production aient souscris à ce protocole qui est le fruit de plusieurs années de négociations ».
source Observateur Paalga