Détentrice du permis d’exploitation de la mine d’or de Karma, localité située à une dizaine de kilomètres de Ouahigouya, la société canadienne, Truegold a procédé le jeudi 22 dernier, au lancement de la construction de ses installations. La cérémonie a enregistré la présence du secrétaire général du Ministère de Mines, des Carrières et de l’Energie, Emmanuel Nonyarma. Il a appelé la société au respect des us et coutumes des populations.
« A chaque région sa mine d’or » est-on tenté de dire. Après les régions du Sahel, Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est, celle du Nord disposera bientôt de sa mine d’or industrielle. En effet, le permis d’exploitation de la mine de Karma, situé à quelques kilomètres de Ouahigouya, a été délivré en décembre 2013 par le gouvernement à la société canadienne Truegold. En faisant le lancement en grande pompe de la construction du site de ladite société, les responsables entendent appeler la population à adhérer au projet et à la rassurer qu’elle tiendra ses engagements.
Déjà réalisés
La mine a connu un début de mise en œuvre difficile. Confrontée à un refus catégorique des populations, la société a dû faire appel aux autorités municipales de la commune rurale de Namissiguima dont relève Karma, afin de trouver une solution. C’est ainsi qu’un Conseil de suivi et de liaison (CSL) a été mis en place. Ses missions sont de superviser le contrôle et le payement des montants dus au titre des champs inondés lors de la construction du petit et du grand barrage, l’évaluation des montants dus au titre des déguerpissements de Kononga-Tengzugu, des compensations dues à des dégâts causés aux cultures et le règlement de nombreux litiges.
Suite à ses engagements avec la population, la mine a déjà réfectionné 3 salles de classes, 3 logements d’enseignants plus des latrines, la route Titao-Ramatoulaye. La mine a également réalisé deux forages, un reboisement de plus de 1000 plants, etc. « Tout cela avant même le début de la mine », a tenu à relever le président directeur-général de la mine, Dwayne Melrose. Plus d’un milliard de francs CFA a déjà été investi dans les œuvres sociales.
Dans leurs interventions, l’ambassadeur du Canada au Burkina, Ivan Roberts, Naaba Kiba de Ouahigouya et le secrétaire général du Ministère des mines, des carrières et de l’énergie ont insisté sur la nécessité de la cohabitation pacifique entre la mine et les populations. Emmanuel Nonyarma a invité les responsables de la mine à respecter les lieux sacrés, les us et les coutumes des populations de la localité.
Des retombées économiques
Le premier lingot d’or est attendu pour le 3e trimestre de 2015. La mine va générer des emplois pour les jeunes de la région et de tout le pays. La phase de la construction va créer 500 emplois permanents et la production va en créer 375. L’investissement pour la mine devra s’élever à 83 milliards de francs CFA. Son exploitation devra rapporter à l’Etat environ 121 milliards de FCFA en termes royalties, d’impôts, de redevances, de dividendes et autres taxes liées aux activités de la mine. Une somme qui, selon le secrétaire général, devra être protégée au bénéfice de tous les Burkinabè.
Jacques Théodore Balima
source:Lefaso.net