La sécurité apparaît comme l’une des conditions sine qua non pour tout investissement dans un pays. Dans l’optique d’assurer la sécurité des investissements miniers, l’Office National de Sécurisation des Sites Miniers (ONASSIM) a été créé par décret ministériel du 18 décembre 2013. Dans un entretien accordé au Service de Communication de la Chambre des Mines du Burkina (CMB), son Directeur Général le Colonel Major François Etienne OUEDRAOGO nous plonge au cœur de l’Institution dont il a la charge.
Service de Communication de la CMB : Pouvez-vous, nous présenter l’ONASSIM avec ses objectifs et ses missions ?
Colonel Major François Etienne OUEDRAOGO : L’Office National de Sécurisation des Sites Miniers (ONASSIM), comme le stipule le décret N° 2014-068/PRES/PM/MATS/MEF du 07 février 2014 portant approbation de ses statuts particuliers, est un établissement public à caractère administratif (EPA).
L’objectif global de l’Office, clairement défini dans le décret d’approbation ci-dessus cité, est d’assurer la sécurité et contribuer à l’amélioration des conditions d’exploitation des sites miniers. Cependant, cet objectif global se décline en objectifs spécifiques qui sont :
rassurer les différents intervenants du secteur minier ;
assurer la protection des infrastructures, des équipements et des personnels relevant du secteur des mines ;
contribuer aux renseignements opérationnels ;
faire respecter la réglementation en vigueur en matière d’exploitation minière ;
prévenir les conflits sociaux liés à l’activité du secteur minier ;
lutter contre toutes les formes d’insécurité et de criminalité y compris les éventuelles menaces terroristes sur les sites miniers.
En vue d’atteindre ces objectifs, l’ONASSIM doit remplir les missions suivantes :
assurer la protection des sites miniers, notamment les personnes et leurs biens, les infrastructures minières sur toute l’étendue du territoire national ;
assurer la sécurité des transferts des produits d’exploitation, des fonds et des personnels des sites miniers en mission ;
assurer des escortes et des patrouilles de sécurisation sur les axes routiers et les périmètres miniers ;
maintenir et rétablir l’ordre public sur le périmètre des sites miniers ;
assurer la prévention de l’insécurité, notamment à travers des actions de sensibilisation et de concertation avec les intervenants du domaine minier ;
assurer, s’il y a lieu, le dédouanement, in situ, des équipements et matériels des sociétés minières ;
lutter contre toutes formes de criminalités sur les sites miniers ;
lutter contre la fraude douanière sur les sites miniers ;
assurer les missions de police judiciaire dans le périmètre des sites miniers ;
veiller à la protection de l’environnement sur le périmètre et aux environs des sites miniers.
– Quelles sont les raisons qui ont motivé la création de l’ONASSIM ?
Il est certain que plusieurs raisons ont motivé la création de l’ONASSIM et il serait prétentieux de vouloir les évoquer toutes ici. Mais, je demeure convaincu qu’elles répondent toutes aux préoccupations fondamentales ci-après :
– une bonne organisation par une fédération des actions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour ne disposer que d’une seule interface en matière de sécurisation des sites miniers, c’est-à-dire l’ONASSIM.
– une attention particulière sur la sécurisation des sites miniers parce qu’avec le boom minier que connait notre pays, les ressources minières sont érigées au rang de ressources stratégiques pour l’économie nationale.
– La Chambre des Mines du Burkina se positionne comme l’instance faitière du secteur minier burkinabè. Quel a été son rôle dans la création de l’ONASSIM et quels sont vos rapports dans la promotion du secteur minier burkinabè ?
Dès la création de l’ONASSIM, il a été automatiquement adopté par la Chambre des Mines du Burkina (CMB). C’est par la suite que j’ai compris et que j’ai eu la preuve que la CMB a bel et bien été parmi les géniteurs de cet Office.
D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement ? J’ai souvenance que lorsque j’ai été nommé pour diriger la structure, après avoir rencontré les membres du Gouvernement dont les missions de l’ONASSIM ont un ancrage avec les départements qu’ils dirigent, le premier partenaire que j’ai rencontré a été le Président de la Chambre des Mines du Burkina. Les jours qui ont suivi, l’ONASSIM établissait à titre gracieux son siège provisoire au premier étage de celui de la CMB sis au quartier Zogona. S’en est suivi un accompagnement sur tous les plans. Les entretiens très enrichissants que j’ai eu avec la plupart des cadres travaillant au siège de la CMB et singulièrement avec le Président, sa Majesté Elie OUEDRAOGO, ont enrichi mon tableau de bord, et je n’ai pas fini de les exploiter jusqu’à nos jours.
– Quels sont les moyens humains et techniques dont dispose l’ONASSIM pour la mise en œuvre de ses missions ?
D’un point de vue conceptuel, l’ONASSIM dispose des moyens suivants :
– des moyens humains comprenant l’ensemble des acteurs du domaine de l’exploitation minière, et donc les Forces de Défense et de Sécurité (FDS). En rappel, les FDS sont composées des Forces militaires (militaires et gendarmes) et para militaires (police, douane, eaux & forêts, garde de sécurité pénitentiaire) ;
– des moyens techniques englobant les moyens techniques dont disposent tous ces acteurs en général et les FDS en particulier.
Mais d’un point de vue pratique, les choses se présentent autrement, et c’est justement là où il y a besoin d’explications, de sensibilisation et d’organisation. D’aucuns pensent que si la structure a été créée, il suffit de distraire des personnels au niveau de chaque composante des FDS et de les mettre ensemble pour former une grosse unité que l’on dote de moyens et que l’on déploie sur tous les sites miniers pour exécuter les missions…Lire la suite