L’émission ZOOMINE N°5 a porté sur la thématique de mine et environnement. L’invité de l’émission était Adama DEME, Economiste-environnementaliste.
Les questions de l’environnement, voici un thème qui se trouve au cœur des polémiques depuis le début du boom minier au Burkina Faso. Sans tabou Adama DEME, invité de l’émission a tour à tour abordé les risques liés à l’exploitation, les conséquences et les mesures de protection de l’environnement prises par les différents acteurs dans le cadre de l’exploitation minière au Burkina Faso. Comme à son accoutumé, le magazine de ce numéro a planté le décor en présentant les enjeux environnementaux dans l’activité minière.
Exploitation minière, l’environnement en pâti
L’activité minière n’est pas sans conséquence sur l’environnement. L’exploitation d’un site entraine des excavations créant ainsi des trous béans par endroits et à d’autres des montagnes de terres. Des produits chimiques interviennent aussi dans le traitement du minerai. Tous ces facteurs font du secteur minier un secteur sensible et observé de près par les environnementalistes.
Les acteurs de l’exploitation minière sont eux aussi conscients du risque que présentent leurs activités et de l’importance de protéger l’environnement. Pour preuve, ils sont rigoureux dans le respect des normes environnementales. L’Etat dans son rôle régalien encadre et veille sur ces questions. Obligation est donc faite à toute société avant d’entrer en activité, de soumettre une étude d’impact environnemental. Cette étude fait le point sur les dommages qui pourront être causés par l’activité sur un site. Elle est assortie d’un cahier de charge et décline les activités qui seront menées par la société minière pour protéger et remédier aux conséquences de l’exploitation sur l’environnement et sur les populations. L’entreprise minière a obligation, de créditer à la BCEAO un compte dont les fonds serviront à réhabiliter l’environnement après l’exploitation.
Le Bureau National des Evaluations Environnementales(BUNEE)assure l’encadrement de l’étude d’impact environnemental, et fait le suivi du plan de gestion environnementale qui aura été dressé lors de l’étude. Il conduit également des inspections et audits pour veiller au grain, durant la période d’activité de la mine.
L’étude d’impact environnementale, une condition avant l’obtention d’un permis d’exploitation
Sur le plateau de l’émission, Adama DEME clarifie un peu mieux le concept d’étude d’impact environnemental. Il la définit comme étant le recensement des conséquences dommageables de l’exploitation minière sur l’environnement mais aussi des conséquences positives sur l’environnement social. Elle prend en compte le milieu social, à savoir la santé des populations environnantes, leurs déplacements et leurs activités économiques. Du fait de son large champ, une équipe pluridisciplinaire est appelée à mener l’étude d’impact. Pour s’assurer de l’objectivité des mesures qui seront proposées, l’étude est réalisée par des bureaux d’étude ou des consultants indépendants et une démarche participative est mise en place pour recueillir les avis, préoccupations et souhaits des populations concernées par l’exploitation.
Elle est transmise au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui délivrera un certificat de faisabilité environnementale. C’est l’étape initiale avant le passage devant la Commission Nationale des Mines pour obtenir un permis d’exploitation. Après cette première phase, les sociétés minières, désormais en production, devront veiller aux respects des normes environnementales. Le premier niveau de contrôle est interne ; il est réalisé par les sociétés elles-mêmes. Le second niveau de contrôle est celui effectué par l’Etat à travers le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE). Par ailleurs, les sociétés minières et l’Etat sont dotés de système de gestion des accidents en cas d’accident, aucune œuvre humaine n’étant parfaite.
Toutefois, l’invité a souhaité une amélioration des moyens technique, matériel et humain du BUNEE pour un meilleur suivi-contrôle des sociétés minières.
A son avis, du fait de l’inexpérience de notre pays dans la réhabilitation de sites miniers, au lieu d’attendre la fin de la mine, il est important de privilégier la réhabilitation progressive des sites miniers.
L’émission a pris fin sur la page actualité et les cours moyens mensuel de l’or et du Zinc du mois situés respectivement à 1233 $ l’once et 2330 $ au comptant durant le mois d’Août.
Lionel Christian BOUGAIRE
(stagiaire à la Chambre des Mines)