Le Premier Ministre Luc Adolphe Tiao a procédé à l’installation officielle des membres du Conseil d’administration de la Chambre des Mines du Burkina Faso (CBM) le 30 septembre 2011. Les membres dudit Conseil, au nombre de 17, ont à leur tête le Directeur général de la société minière SEMAFO, Elie Ouédraogo. Ils se fixent comme objectifs entre autres de promouvoir et de défendre leurs intérêts et ceux des sociétés membres, d’assurer leur représentation en rendant plus visibles leurs actions sur le terrain ainsi que leur contribution à l’économie nationale. La cérémonie d’installation des membres de la Chambre a vu la présence des présidents et responsables de groupements miniers de la Guinée, du Ghana, du Mali, de la Côte d’ivoire, du Niger.
Association à but non lucratif, créée en juillet 2011, la Chambre des Mines du Burkina (CMB) regroupe actuellement une quarantaine de sociétés locales et internationales, agissant dans les domaines de l’exploration et de l’exploitation minières ainsi que des géo services, notamment les laboratoires d’analyses, les sociétés de sondages, les sous-traitants miniers… Elle est chargée de manière spécifique de défendre les intérêts de ses membres et ceux de l’industrie minière en général ; de promouvoir, développer et défendre la compétitivité de l’industrie minière au Burkina Faso en partenariat avec l’administration ; de communiquer et d’échanger les informations relatives aux questions minières avec d’autres Chambres des Mines ; etc.
Dans son discours d’installation des membres de la Chambre des Mines, le Premier Ministre Luc Adolphe Tiao a salué la création et l’installation de cette structure, au regard de l’importance grandissante du secteur minier au Burkina Faso et de l’expansion rapide que connait l’activité minière. L’installation de cette chambre participe selon lui au renforcement du dispositif national de gouvernance des différents corps de métier, en même temps qu’elle marque une volonté claire du gouvernement de faire du secteur minier un des pôles stratégiques de l’économie et du développement durable du Burkina.
Le rôle majeur que joue le secteur privé dans le développement du Burkina a été souligné, notamment sa forte capacité de mobilisation de l’investissement privé, surtout étranger, en vue de contribuer à l’édification d’une économie émergente et compétitive. Luc Adolphe Tiao a rappelé les efforts faits par le Burkina depuis maintenant deux ans pour renforcer le dispositif institutionnel, à travers des réformes qui ont permis d’assainir l’environnement des affaires et le rendre plus attractif.
Aussi, a-t-il rappelé que ces efforts ont permis au Burkina d’être classé en 2009 par la société financière internationale parmi les dix premiers pays réformateurs au monde, les cinq premiers pays en Afrique et le premier dans l’espace UEMOA. En matière de législation du travail, il est le premier pays réformateur au monde. Il a en outre relevé que la création du Conseil Présidentiel de l’Investissement conforte également cette volonté de promouvoir durablement le secteur privé et d’encourager l’investissement direct étranger.
Un accompagnement effectif à la promotion de l’initiative privé dans le secteur minier
Tout en rappelant la batterie de mesures prises pour favoriser l’activité minière au Burkina, le Premier Ministre a souligné que ce dispositif réglementaire et législatif, couplé aux actions de promotion du secteur ont eu pour effet d’impulser les activités de recherche et d’exploration ainsi que les investissements dans le secteur minier.
Plusieurs gisements d’or, de manganèse et de zinc ont été mis en évidence, avec des mines qui sont entrées en production. Il a relevé que de 2007 à 2010, six mines d’or et une mine de Manganèse, totalisant plus de cinq cents milliards d’investissement, sont entrées en production, alors que les travaux de démarrage de la septième mine d’or ont été officiellement lancés le 29 septembre dernier à Bissa dans la région du Centre Nord.
« L’or constitue le premier produit d’exportation de notre pays. Les exportations d’or étaient chiffrées à 440 milliards de FCFA soit 64,77% des exportations des biens et services. L’or et ses externalités contribuent pour près de 8% au PIB et 13,3% à la valeur ajoutée globale », a-t-il souligné.
Mais au-delà du boom minier que connaît le Burkina, Le secteur minier a connu ces derniers mois des turbulences qui menacent les unités de production des investisseurs miniers. Luc Adolphe Tiao a déploré les dégâts subis par des sociétés minières et condamné les actes de vandalismes dont ces structures ont été victimes.
Pour le Premier Ministre, cinq facteurs indispensables doivent conditionner le développement du secteur minier au Burkina. Le premier facteur repose sur un environnement juridique et institutionnel attractif, sécuritaire et stable pour l’investissement. A cet effet, le gouvernement compte prendre toutes les dispositions pour accentuer la recherche minière et accroître les investissements dans le domaine de la production.
Le second facteur est l’instauration d’un dialogue sincère et permanent au sein des différentes entreprises afin de clarifier les droits et les devoirs des travailleurs et de favoriser des relations de travail apaisées dans le secteur.
Le troisième facteur touche à la question sécuritaire. Le Premier Ministre a donné l’assurance que le gouvernement prendra des mesures fortes en concertation avec les sociétés minières pour garantir la sécurité physique des investissements et des personnes travaillant dans les mines.
Le quatrième facteur repose sur la préservation de l’environnement. Le gouvernement compte accroître les efforts pour que le secteur minier tienne compte de l’environnement et surtout intègre l’approche du développement durable.
Le cinquième facteur enfin est la bonne cohabitation entre les populations locales et les sociétés minières, afin de faire du développement de la mine un facteur bénéfique pour les populations et leur terroir, à travers : un plan d’investissement prenant en compte des réalisations socioéconomiques et culturelles en leur faveur, des actions directes de lutte contre la pauvreté.
Tout en se félicitant de l’avènement de la Chambre des Mines et de l’installation de ses membres, le Premier Ministre a relevé qu’elle s’impose comme « le cadre institutionnel le plus indiqué pour favoriser des relations de partenariat plus justes et équitables entre les différentes parties. La Chambre ne devrait pas être un élément de décor dans notre paysage institutionnel. Elle doit à la fois jouer un rôle moteur dans la promotion minière et être aussi un lien vivant et dynamique entre tous les acteurs du secteur… »
Il a assuré les opérateurs du secteur minier que le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour créer un environnement plus moderne et plus conforme aux exigences de la compétitivité dans le contexte actuel de la mondialisation. Il a par ailleurs invité les acteurs burkinabè évoluant dans ce secteur à « se conformer davantage aux textes en vigueur et à se montrer encore plus entreprenant et plus audacieux dans l’exploitation minière ».
Un engagement à faire du secteur minier un véritable levier du développement économique
Le Président du Conseil d’Administration de la Chambre des Mines du Burkina, Elie Ouédraogo, a quant à lui souligné le rôle et les missions de son organisation, ainsi que les ambitions qui sont les siennes. « Notre mission est d’organiser les acteurs du secteur minier pour la défense de leurs intérêts, la promotion du secteur, le renforcement du partenariat entre les sociétés minières et l’Etat et surtout, d’œuvrer pour que les populations riveraines soient les premiers bénéficiaires du développement et de la valorisation des ressources minières au Burkina. Et tout cela, en nous conformant aux meilleures pratiques internationales en la matière », a-t-il souligné.
Pour Elie Ouédraogo, la création et l’installation de la Chambre des Mines du Burkina viennent à point avec le boom que connaît aujourd’hui le secteur minier. C’est pourquoi, il a souligné que la Chambre jouera son rôle d’accompagnement, de représentation et de défense des intérêts du secteur minier. Parlant des ambitions de la Chambre, il a relevé ses objectifs à court et moyen termes qui sont de contribuer à lever les obstacles au développement du secteur minier, rendre visible la part contributive des sociétés minières dans le développement durable du pays, insuffler une dynamique de coopération et de concertation entre l’Etat, les sociétés minières et les populations.
Il a en outre évoqué l’importante question de la préservation de l’environnement, en réaffirmant le souci de son organisation de tout mettre en œuvre pour accompagner les populations riveraines des sites miniers dans l’amélioration de leur cadre de vie et le développement d’activités génératrices de revenus et de projets. Il a réaffirmé la pleine adhésion des sociétés minières à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), afin de faire en sorte que les recettes fiscales perçues par l’Etat soient connues dans l’optique d’une meilleure utilisation des ressources.
La Chambre des Mines du Burkina a reçu le soutien des chambres de pays amis de la sous région, avec la présence notamment des présidents des Chambres de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Ghana qui a aujourd’hui 83 ans. Ces chambres ont à l’occasion, exprimé leur souhait de voir la création d’une chambre régionale des mines afin de renforcer leurs relations et l’intégration dans le secteur minier.